Ciné Télé Revue, 8 October 1987. The weekly French Belgian TV/cinema magazine carried this interview with Landau in 1987. Although the ages of his daughters are correct, Landau has deducted 5 years from his age (he was actually 59, not 54). English below
Pour des millions de télé-spectateurs à travers le monde, Martin Landau reste le héros des séries TV Mission: Impossible et Cosmos 1999. Aujourd'hui, aprös une difficile traversée du désert, I'acteur a retrouvé les plateaux de tournage. Sa vie d'homme a subi également pas mal de bouleversements. Mais il en faut plus pour briser cette force de la nature. Dans son passé magique de star de la TV, Martin Landau puise encore la force d'aller toujours de l'avant...
Bien dans sa peau d'homme mür (il a eu 54 ans le 30 juin dernier), Martin Landau ne peut s'empécher d'étre nostalgique en pensant aux grandes séries TV qui ont fait sa renommée. "La fin des années 60 a marqué l'àge d'or de la télévision explique-t-il. "Le samedi soir, toute l'Amérique se retrouvait devant le petit écran pour voir Mission: Impossible. Il y avait comme un courant magique qui passait entre les foyers. Dans la rue, tout le monde m'appelait Rollin (il est Rollin Hand dans la serie). Aujourd'hui, le public est trop dispersé. On tourne trop de feuilletons et ils sont trop tongs. Ce n'est pas un hasard si les soap-opéras d'une demi-heure ont pris le pas sur les productions habituelles de cinquante minutes : le public ne tient plus la distance et s'ennuie. Avec l'arrivée de la commande distance, la tentation a été trop forte de changer de chatne..."
Le nom de Martin Landau reste pourtant attaché à un double triomphe tres rare dans l'histoire de la TV américaine. En 1969, à la suite d'un différend avec les producteurs, il avait claqué la porte de Mission: Impossible avec sa femme Barbara Bain (Cinnamon Carter). Malgré quelques grands röles au cinéma comme dans Cléopàtre, tous les spécialistes voyaient sa carriöre compromise. Mais il y eut le miracle de Cosmos 1999
"A l'époque, ce fut la production la plus chére de la télévision", dit-il. "Chaque épisode coütait environ 300.000 dollars. Cela paratt dérisoire aujourd'hui mais, il y a une dizaine d'années, on ne jetait pas encore l'argent par les fenétres... La production fit venir un spécialiste britannique des effets spéciaux et le fameux designer Rudi Gernreich pour les décors futuristes. Avant méme d'arriver sur le petit écran, la série était commandée par 100 pays à travers le monde! Hélas, comme toutes les séries de science-fiction, le caractére des personnages était transparent. Ma femme traversait les pieces comme une zombie tant la psychologie de son röle n'avait aucune importance. Quand les scénaristes ont compris que ce sont les acteurs qui font vivre les décors et non le contraire, il était trop tard : la série mourut aprös peine quarantehuit épisodes."
Malgré cette fin prématurée, Martin Landau réussit son comeback. Tirant larges bouffées sur sa Lucky Strike, il sourit encore en pensant au bon tour qu'il joua a Hollywood.
"De nombreux acteurs peuvent jouer une multitude de röles, mais le public ne les accepte pas toujours", dit-il. "Je me suis toujours souvenu de l'exemple de John Wayne et de Cary Grant. Sur un cheval, avec un revolver pendant aux hanches, Cary aurait été ridicule. Le Duke était mal liaise quand on lui demandait de faire rire. Moi, gràce la télé, on n'a jamais réussi me cataloguer."
Caption: Douze ans aprés avoir triomphé avec elle dans la série Cosmos 1999, Martin Landau apprend à vivre sans sa femme Barbara Bain. "Nous formions un couple extraordinaire", se souvient-il. "Elle m'a sauvé la vie..."
Pendant des années, le héros de Mission: Impossible porta cependant une étiquette de mechant qui correspondait à merveille son visage dur et burine. Il avait tout fait pour l'obtenir.
"J'ai toujours adoré me mettre en colöre", dit-il. "Quand vous étes dans un bureau et que vous haissez votre patron, vous ne pouvez rien faire pour vous venger. Mais dans une piece d'Eugene O'Neill, en une soirée, vous pouvez mieux vous libérer que la plupart des gens peuvent le faire en cinq ans! Un jour, quelqu'un m'a demandé "Voulez-vous jouer Adolf Hitler?" J'ai répondu oui. J'avais envie de montrer tout sa sauvagerie. Comme Napoleon, tous ces gens-là ont exercé un étrange pouvoir sur les foules."
Aujourd'hui, Martin Landau entame une deuxieme carriere. Apres l'arrét de ses séries TV, il avait disparu des plateaux pour suivre de plus pres la carriere de ses deux filles que lui a donne Barbara Bain: Juliet (22 ans) danseuse de ballet et Susan (26) est assistant-réalisateur. Mais depuis, l'acteur est revenu au cinema: on le reverra coup sur coup dans le suspense Empire state de Ron Peck et dans Discovery bay de William Peck. Mais surtout, sa destinée n'est plus liée a celle de sa femme.
"Nous sommes séparés", regrette-t-il. "Barbara m'a beaucoup apporté. Nous formions un couple extraordinairement soude. Un jour, à Rome, à la suite d'un accident, je me suis évanoui dans mon bain. Ma femme, qui etait restée en Amérique avec les enfants, eut la curieuse sensation que j'étais en danger. Elle appela l'hotel oü je logeais. Comme on ne répondait pas dans la chamnre, elle donna l'alerte. Ce jour-là, elle m'a sauvé."
Martin Landau referme son livre de souvenirs, puis ajoute avec humour, comme pour ne pas montrer qu'une force de la nature comme lui peut aussi souffrir:
"Il ne m'étonnerait pas de trouver un jour cet épisode dans Dynastie. A la différence que personne ne pourrait croire que cela m'est réellement arrivé..."
Marc Debrie
For millions of television viewers around the world, Martin Landau remains the hero of the TV series Mission Impossible and Space: 1999. Today, after a difficult crossing of the desert, the actor has found the film sets. His life as a man has also undergone quite a lot of upheaval. But it takes more to break this force of nature. In his magical past as a TV star, Martin Landau still draws strength to go ahead ...
Martin Landau cannot help but be nostalgic when he thinks of the big TV series that made him famous. "The end of the 60s marked the golden age of television," he explains. "On Saturday night, all of America found themselves in front of the small screen to see Mission: Impossible. It was like a magic current passing between the homes. In the street, everyone called me Rollin (he is Rollin Hand in the series). Today, the public is too scattered. We turn too many dramas and they are too long. It is no coincidence that half-hour soap operas have taken precedence over the usual productions of 50 minutes: the public no longer holds the distance and is bored. With the arrival of the remote command, the temptation was too strong to change the channel ... "
The name of Martin Landau remains attached to a double triumph very rare in the history of American TV. In 1969, following a dispute with the producers, he had slammed the door of Mission: Impossible with his wife Barbara Bain (Cinnamon Carter). Despite some great roles in the cinema as in Cleopatra, all the experts thought his career was compromised. But then there was the miracle of Space: 1999.
"At the time, it was the most expensive production of television," he said. "Each episode cost about $300,000. It seems ridiculous today, but a dozen years ago, the money was not thrown out the windows. The production brought in a British special effects specialist and the renowned designer Rudi Gernreich for futuristic scenery. Even before they came to the screen, the series was commissioned by 100 countries all over the world! Unfortunately, like all science fiction series, the characters were transparent. My wife walked through the rooms like a zombie, so the psychology of her role was irrelevant. When the screenwriters realized that it was the actors who lived in the sets and not the contrary, it was too late: the series died after 48 episodes."
Despite this premature end, Martin Landau succeeded in making his comeback. Dragging deep on his Lucky Strike cigarette, he smiled again thinking of the good turn he played in Hollywood.
"Many actors can play a multitude of roles, but the public does not always accept them," he said. "I always remember the example of John Wayne and Cary Grant. On a horse, with a revolver hanging on his hips, Cary would have been ridiculous. The Duke was unhappy when asked to make people laugh. Thanks to the TV, they never managed to label me."
Caption: Twelve years after triumphing with her in the series Space: 1999, Martin Landau learns to live without his wife Barbara Bain. "We were an extraordinary couple," he recalls. "She saved my life ..."
For years, the hero of Mission: Impossible had a tough reputation that matched his hard and chiselled face. He had done everything to get it.
"I always liked to show my anger," he said. "When you are in an office and you hang your boss, you can not do anything to avenge yourself. But in a play by Eugene O'Neill, you can do better than most people can in five years! One day someone asked me "Do you want to play Adolf Hitler?" I said yes. I wanted to show all his savagery. Like Napoleon, all these people exercised a strange power over the crowds."
Today, Martin Landau enters a second career. After his TV series, he disappeared to follow more closely the career of his two daughters that Barbara Bain gave him: Juliet (22 years) a ballet dancer and Susan (26) is an assistant director. But since then, the actor has returned to the cinema: we will see him again in succession in the suspense Empire State by Ron Peck and in Discovery Bay by William Peck. But above all, his destiny is no longer linked to that of his wife.
[Empire State was released in 1987; there is no record of a director William Peck or the Discovery Bay film]
"We are separated," he regrets. "Barbara brought me a great deal, and we were an extraordinarily couple. One day, in Rome, I had fainted in my bath. My wife, who had stayed with the children in America, had the curious sensation that I was in danger. She called the hotel where I was staying, and as no one answered in the room she gave the alarm, and on that day she saved me.
Martin Landau closes his book of memories, then adds with humour, as if not to show that a force of nature like him can also suffer:
"It wouldn't surprise me to find this as an episode of Dynasty one day. With the difference that no one would believe that it really happened to me ..."